vendredi 29 février 2008

Recadinho em português

Turma, o submarino.com está com promoção: compras acima de R$99,00 tem frete grátis para todo o país! E lá tem o livro Bescherelle de conjugação de 8.000 verbos em francês por 20,90! O problema é que só se pode comprar 3 volumes do livro (não me perguntem o porquê). Bem, comprei alguns livros lá, inclusive 3 livros do Bescherelle (infelizmente todos já tem dono). Mas recomendo que acessem o site, formem grupos de 3 pessoas para economizar, e adquiram o livro lá.
Espero ter ajudado e aguardo a participação de todos por aqui.
Bom fim de semana!

mardi 26 février 2008

Cinema: Animação Persepolis

Pessoal,

Tá aí uma dica de um filme legal em língua francesa. A animação "Persepolis" estava em cartaz até a semana passada no Cinema da Fundação. Não sei se vai continuar neste fim de semana, mas se vocês se interessarem vale a pena procurar na locadora. Será que já chegou?
Abaixo, vocês podem (tentar) ler um texto sobre o filme publicado no jornal Le Monde.
Beijinhos, Flora

Critique
"Persepolis" : de la vie dessinée à la vie filmée
LE MONDE 26.06.07 16h50 • Mis à jour le 26.06.07 16h50

Tous ces pixels nous avaient fait oublier l'émotion propre au dessin animé. Cette sensation singulière que suscite le spectacle d'une image en deux dimensions qui se met à bouger. Lorsque l'image nous est déjà familière, l'émerveillement se double d'inquiétude : tous ces possibles que la contemplation d'une case de bande dessinée nous avait offerts vont-ils s'accomplir ?

Heureux (ses) lecteurs (trices) de Persepolis, la réponse est oui. En une heure et demie, la vie dessinée qui parcourait les quatre albums de Marjane Satrapi devient une vie de cinéma. Et il n'est pas besoin d'être familier de la bande dessinée pour s'abandonner à sa séduction.

De prime abord, le film coule naturellement de sa source. Passé le temps d'un très bref prologue, les images retrouvent le noir et blanc des albums. Persepolis est un récit puisé dans les souvenirs de Marjane Satrapi, que l'on découvre enfant, à la veille de la chute de la monarchie iranienne. On a à peine le temps de s'étonner de reconnaître la voix de Catherine Deneuve dans la bouche de Mme Satrapi que le récit balaie ces distractions mineures. Comme toute sa génération, Marjane Satrapi a été victime de la vieille malédiction : "Puissiez-vous vivre en des temps intéressants." Née dans une famille d'intellectuels de gauche, elle a vu ses oncles émerger des geôles du chah pour disparaître à nouveau dans celles de la République islamique. Ses amis, ses cousins ont été happés par la guerre contre l'Irak, ses amies ont dû se plier aux préceptes des mollahs. Mais Persepolis ne prétend pas faire le portrait d'une génération. Il s'agit seulement de porter à l'écran l'autoportrait d'une jeune femme. L'exercice est sans précédent, et Perspepolis peut se prévaloir d'être le premier film de son genre - l'autobiographie animée.

A cela près que Marjane Satrapi s'est adjoint un coréalisateur en la personne de Vincent Paronnaud. Auteur de BD comme elle (il signe sous le nom de Winschluss), il a déjà réalisé un court métrage d'animation. C'est une explication possible au fait que Persepolis se sente si à l'aise dans sa condition de film. De toute façon, la conjonction de ces deux talents a abouti à l'apparition d'un cinéaste qui ne se lasse jamais d'explorer les moyens de son art, communiquant l'enthousiasme du néophyte surdoué.

La simplicité du trait de Marjane Satrapi se déploie désormais dans un monde vivant, fait de décors parfois géométriques, parfois nimbés de brumes d'un gris enivrant. Lorsqu'un récit à l'intérieur du récit renvoie le spectateur à un épisode de l'histoire iranienne, le trait se fait encore plus économe, le mouvement des personnages est délibérément calqué sur celui de marionnettes de carton.

Ce n'est qu'un exemple de cette souplesse athlétique qui permet à Persepolis de circuler sans effort apparent entre la tragédie historique et la comédie familiale, entre le drame vu par les yeux d'un enfant et la satire sociale. Les albums de Marjane Satrapi se distinguaient déjà par leur lucidité, et l'on dirait bien que Vincent Paronnaud a encore accentué ce trait.

Lorsque l'on voit l'une des tantes de la petite héroïne en proie à la persécution des nouveaux dirigeants (elle doit supplier que l'on laisse son mari quitter le pays afin d'être opéré du coeur), la mise en scène ne cache rien des préjugés de la pauvre femme, qui déverse tout son mépris sur le directeur de l'hôpital : "Mon ancien laveur de carreau", éructe-t-elle.

HÉRITAGE EXPRESSIONNISTE
La frontière est ténue entre la satire et l'horreur toute simple, et Persepolis ne cesse de la franchir : Marjane adolescente cherche des cassettes de heavy metal sur le marché noir quand elle est interceptée par un commando de dévotes : la façon dont le noir des tenues religieuses envahit l'écran, menaçant d'étouffer la pauvre héroïne, montre que les réalisateurs n'ont pas tort quand ils se prévalent de l'héritage expressionniste.

C'est la dernière singularité du film que d'offrir un contrechamp aux grands films venus d'Iran pendant la dernière décennie. Persepolis ne met pas en scène une réalité, mais une mémoire façonnée par le temps et la distance. Qui aurait cru que le dessin animé se prêterait aussi bien à l'expression du déchirement de l'exil ?

Film d'animation français de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud avec les voix de Catherine Deneuve, Chiara Mastroianni, Danielle Darrieux. (1 h 35.)